Comment effrayer les mathématiciens et réussir l’équation -+- = + ?

 

Salut,

S'il y a un sujet qui touche l'humanité de manière égale, sans distinction d'âge, de genre ou de classe sociale, c'est la pression sociale, le mal-être et les croyances limitantes qui en découlent. Pourtant, j'ai l'impression que ce sont des choses que l'on doit taire et qui sont tabous, surtout chez les jeunes. Parler de ses problèmes est souvent perçu soit comme un signe de faiblesse, soit comme une manière de chercher désespérément de l'attention.

C’est pourquoi, j’ai décidé de partager mon expérience en espérant qu'elle puisse aider certains à comprendre ou à mettre un mot sur ce qu’on ne sait pas dire.

Le spleen chez les jeunes aka « Pourquoi tu déprimes, profite de la vie ! »

Les problèmes de santé mentale chez les jeunes sont souvent minimisés, sous prétexte que nos préoccupations sont moins importantes et que notre petite expérience de la vie rend nos souffrances moins graves. Pourtant, la tristesse ne fait pas de discriminations d’âge.

Cela me rappelle une anecdote racontée par un professeur de classe préparatoire, choqué par la montée des suicides chez les jeunes : « Quels problèmes peuvent-ils bien avoir pour en arriver à une action si radicale ? », demandait-il. 

Pour moi, le manque d’écoute et de compréhension est déjà une raison suffisante, car cela enferme dans une spirale de spleen et de solitude sans fin.

Les Traumas et questions existentielles

Je connais tant de personnes qui se battent contre des traumatismes, souvent causés par des abus physiques, verbaux ou sexuels, parfois même infligés par des proches. Beaucoup souffrent de harcèlement, de troubles du comportement alimentaire ou encore d’un mal-être constant parce qu’ils peinent à trouver leur place dans la vie, leur famille, ou la société.  

Face à ces douleurs, certains en viennent à se demander : « À quoi bon continuer ?  Mais j’ai aussi remarqué qu’un grand nombre de mes amis choisissent de repousser leurs sentiments, espérant qu’en les ignorant, ils disparaîtront. Mais d’expérience, tout ce que l’on refoule finit toujours par remonter à la surface.

Prépa, pression et prépa-dépendance

Pour ma part, j’ai eu, j’ai, et j’aurai toujours mon lot de difficultés. 

J’ai toujours trouvé refuge dans l’école et la réussite académique, car peu importe ce qui se passait dans ma vie privée ou familiale, l’école était mon refuge, un lieu où j’excellais sereinement et qui enlisait mon estime personnelle. Entrer en prépa a toutefois tout bouleversé et a surtout remis en question ma manière de gérer mes problèmes. Me retrouver dans un environnement où je n’étais ni la meilleure, ni même l’une des meilleures, et être confrontée chaque semaine à des échecs et déceptions, a été un choc. 

En prépa, j’ai rapidement ressenti une pression écrasante sur plusieurs fronts : la compétition pour être parmi les meilleurs, l’exigence de réussir à tout prix, et mon propre besoin de valider mon estime à travers les résultats scolaires. 

La prépa est dure, mais ce qui l’est encore plus, c’est cette bataille acharnée pour décrocher le saint Graal : l’ENS.

Entre les professeurs qui te soutiennent, te dise de t’accrocher car tu peux espérer l’admissibilité ou la sous admissibilité. Ceux qui te dénigrent et te font sentir comme une déception, ceux qui te mettent des 2/20 et te demandent ce que tu fais dans un milieu aussi prestigieux (cela est arrivé à une connaissance). Le sentiment d’être une déception arrive facilement et rapidement, car c’est une réelle remise en question de tout ce que tu as connue.

Être en prépa littéraire, c'est faire face à une pression mentale constante, un peu comme un sportif de haut niveau, soumis à une exigence de performance. Sauf que, comment exceller quand tu apprends que ton père est atteint d’un cancer, que ta chienne est décédée, que ta grand-mère est partie ou que la vie, tout simplement, te submerge ? En prépa ce ne sont pas des journalistes qui te critiquent, mais des professeurs qui semblent parfois manquer de compassion et auxquelles tu ne peux pas échapper.

Le problème avec la prépa, c’est que tu y passes la majeure partie de ton temps. Les personnes que tu vois le plus sont tes professeurs et tes camarades. Ce qui se passe en prépa se répercute sur ton quotidien et alourdit ton bien-être déjà fragile. Alors, à force d’avoir ce sentiment d’être entouré de noirceur, tu plonges dans une illusion où la vie semble devenir grisâtre. Ce schéma devient ta réalité, car le négatif attire le négatif.

Après avoir vécu des moments difficiles en prépa, j’ai compris que l’accumulation de ces pressions pouvait m’amener à un point de rupture. C’est donc ce moment que j’ai décidé de changer d'approche : il était temps de transformer mon spleen en une opportunité pour évoluer.

Accumuler les négatifs et quand même arriver à un résultat positif

Premièrement, si un environnement ou une personne ne te correspond pas cela se reflète dans la manière dont tu es traité et dont ta santé mentale est négativement affectée en leur présence. Si un milieu ne te convient pas, il est important de le quitter ou de prendre des distances, même si cela semble difficile. Notre bien-être physique et mental doit être notre priorité et je pense que c’est essentiel de les faire passer avant toute chose.

Si couper les ponts avec ce qui vous perturbe est trop dure, essayez de prendre du recul par rapport à cela. Pour ma part, quand j’ai pris du recul avec la prépa, j’ai compris que mes notes ne me définissent pas. Ce que tel ou tel professeur pense de moi et de ma réussite ne me définit pas.

La vie n’est pas figée et échouer à un moment précis ne définit pas et ne doit pas définir le reste de ma vie. Surtout, j’ai compris que tout ce qui nous arrive de positif ou de négatif a un sens et a pour but de forger notre caractère. Chaque expérience nous sera utile d’une manière ou d’une autre dans notre parcours. Si j’avais été prise à Sciences Po après la terminale, je ne serais pas allée en prépa et je n’aurais pas appris tout ce que je sais aujourd’hui. Pour apprendre à positiver, il est important de travailler sa confiance en soi. J’ai eu tendance à me conforter dans la réussite académique, mais je vaux plus que ça ? Et mon intelligence n’est pas pondérée par cela.

Le journal intime, mon meilleur ami

J’ai donc décidé de faire une liste de qualités et de choses que j’aimais chez moi afin de me réconforter à chaque fois que je sentais mon estime en baisse. Vous pouvez vous concentrer sur des qualités physiques ou morales, nous en avons tous ! C’est aussi essentiel de cultiver des activités et des compétences en dehors du travail ou des études afin de développer une identité distincte et se détacher de la pression professionnelle. Faire des bijoux et des mandalas m’a énormément aidée dans ce sens.

Écrire dans un journal a également changé ma vie. On a parfois l’impression d’être seul ou d’être entouré, mais de ne pas être compris. Si tel est votre cas, soyez pour vous l’oreille attentive dont vous avez besoin. J’ai appris à accueillir mes émotions, à les comprendre et à travailler afin qu’elles ne me submergent pas. Quand je suis en colère par exemple, je me défoule dans mon journal ou je fais du sport.                         Écrivez-vous des mots réconfortants, rassurants, et raconter votre journée pour ne pas oublier et pour faire le bilan.

Un exercice puissant que j’ai adopté afin de retourner une mauvaise journée est de dresser une liste des éléments positifs et négatifs de ma journée.                                              Le négatif sera toujours là, mais s’il manque de positif, crée-le ! Fais quelque chose qui te fait du bien : appelle un proche, commande un bon plat sur uber eats, regarde un bon film ou fais juste une activité stimulante.                                                                    

Concentre-toi également sur les moments positifs, aussi petits soient-ils, et écris une histoire autour d’eux. Cela peut concerner un acte de gentillesse qu’on a reçu d’un inconnu, un geste qui nous a fait du bien ou juste la gratitude d’avoir vécu une journée de plus. 

Dresse un bilan de ta journée en racontant uniquement les moments de joie et de bonheur que tu as vécu. On laisse de côté le négatif et on se concentre uniquement sur le positif. L'idée est de s'entraîner à voir la lumière, même dans les journées les plus sombres.

Accueillir ses émotions

Surtout, ne te dis jamais que ce que tu ressens n’est "rien" ou que "ça va passer". Ce que tu ressens mérite d’être reconnu, car ce que l’on enfouit finit toujours par refaire surface. C’est comme essayer de masquer une mauvaise odeur avec des lingettes déodorantes après le sport : cela cache le problème sans le résoudre. La véritable solution est de traiter le problème à la source.

J’ai essayé de parler de ce que j’ai vécu et de mélanger mon expérience avec celles de mes proches, comment ils ont fait pour aller mieux. Si vous êtes croyants ou que vous croyez en quelque chose, prier et méditer fonctionne très bien aussi.

J’espère que cet article vous a plu et qu’il vous aura apporté des solutions. Je pense sincèrement que même dans l’obscurité il est possible de saisir une petite lueur d’espoir et de s’y accrocher.

N’hésitez pas à me suggérer des sujets que vous voulez que j’aborde, je le ferai avec plaisir.

J’ai hâte de partager plus.

B.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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